Mine de plomb. Histoire d’un point à quelques pouces du bas de la page qui se tient sur le bord. Il tremble à l’idée de devoir traverser tout ce blanc, pour rejoindre le bord d’en face… il se lance et devient ligne. Sa trace s’affirme et il touche enfin l’autre rive.
Mais en arrivant, la ligne rebondit contre le bord de la feuille et file comme une étoile se heurter contre le haut du papier. C’est le grand trait. Le trait longe le bord haut de la page, mais n’arrive pas à s’accrocher et retombe au bas de la feuille… Très énervé et pris de panique, il zig-zag comme un fou et noirci de rage l’espace dans lequel il est enfermé, coincé par sa première ligne. Tout à coup, il s’arrête et de son énergie naît une boule qui grimpe et qui s’accroche au grand trait.
Floue, rouge de feu délavé par la brume, comme un soleil coincé entre deux montagnes : triangles d’encre de chine et d’eau qui s’étirent et pointent leurs sommets vers les cieux. Ils s’emplissent d’herbes folles couchées par le vent d’est. Trace ! vent ! herbe ! trace ! vent ! herbes folles !
La roche s’est détachée, cube de granit bleu qui se pose un peu sur le cercle un peu ailleurs. Le bleu s’évade, tiré par l’eau du pinceau, il monte, monte… et s’arrête.
Une trace de craie blanche grimpe le long du grand trait à la mine de plomb, et suis la trace en haut de la feuille. Elle aussi n’y tient pas et retombe en pluie. Pluie de traces de craie qui recouvre jusqu’en bas une partie de l’espace. L’encre bleue a recouvert la pluie, teintée de jaune, elle recouvre toutes les gouttes par de grands nuages d’encre.
Jaune primaire a envahit le haut de la page. Un triangle rempli de points au pastel gras multicolore s’est posé au dessous du soleil. une ligne noire traverse la boule. Trois traits parallèles naviguent, et un point violet s’est posé sur le bleu ciel qui a envahit tous les blancs qui restent. Point final !
SchoolCours d'arts plastiques, école Boulle, ParisMaterialsPastel gras et peinture acryliqueYear2016