Cette toile d’araignée qui nous attrape dès l’entrée.

C’est une sensation étrange que d’entrer à la Sagrada Familia. Même s’il faut esquiver la horde de touristes qui se prennent en selfie… Une ambiance mystérieuse, presque mystique, une désorientation, inquiétude qui fait hésiter notre esprit. Tout petits, comme attrapés par une énorme araignée à longs tentacules. Et l’on prend son envol pour rejoindre le Christ qui flotte au milieu de la pièce.

D’abord happés par le blanc froid des points lumineux, pour ensuite voyager dans les noeuds, globes oculaires, têtards et embryons. Jamais au repos, tandis que le voyage continue dans des cavernes creuses sur une surface à en devenir. La couleur ressurgit des cavernes… Des bleus roi, des verts côtoient des magnifiques orangers. Et si c’était un clin d’oeil à ces arbres fruitiers de notre enfance ? Au jaune du soleil des terres. C’est ainsi que voyage notre esprit.

L’imagination est le propre des gens du Nord. L’image est le propre du Méditerranéen. Oreste sait où il va, tandis que Hamlet erre parmi les doutes (Gaudi).

Une ambiance fantasmagorique, d’un autre espace-temps est celle de Gaudi. Ce fils de chaudronnier, travailleur infatigable, consacra les dernières années de sa vie à la « Cathédrale des pauvres » pour laquelle il alla jusqu’à demander l’aumône. Sa mysticité transperce dans ces travaux. C’est un esprit libre attrapé par un tramway. Et la terre espagnole perdit un grand de son histoire…